Silence et vitesse

Des constats identiques sont à l’origine de deux projets d’aéronefs électriques: la congestion des centres urbains, la recherche de gains de temps, la sous-utilisation du potentiel offert par la 3ème dimension.
Deux entreprises allemandes ouvrent de nouvelles perspectives pour le transport de fret et de passagers à très courte distance. Les sociétés Volocopter et Lilium développent ce que les prospectivistes promettaient pour l’an 2000 : des mini aéronefs d’utilisation simple permettant de rejoindre le toit des gratte-ciels.
Pour Lilium, deux technologies, celle de l’avion à décollage et atterrissage verticaux (VTOL) et celle de l’avion à propulsion électrique (e-turbopropulseur), sont réunies pour la construction d’un ULM offrant 300 km de rayon d’action et une vitesse de 4 km/minute en tenant compte des phases d’atterrissage et de décollage. La société de Gilching à proximité de Munich a récemment annoncé une levée de fonds permettant le développement d’un appareil de cinq places dont le vol inaugural avec passagers est annoncé pour 2019. L’objectif économique est de proposer des courses à un prix inférieur à celui des taxis pour une durée de trajet divisée par dix en zone urbaine et par cinq en zone périurbaine.
Dans la vallée du Rhin, à Bruchsal près de Karlsruhe, la société Volocopter travaille au perfectionnement du 2X, un multicopter à 18 rotors. Le multirotor atteint 100km/h et dispose de 30 minutes d’autonomie. Le 2X est un véhicule autonome mais pouvant être piloté.
Les deux appareils nécessitent des zones de poser minuscules et sommaires ; au prix de quelques aménagements, la 5ème façade des immeubles à toit terrasse fait parfaitement l’affaire. Les centres urbains soucieux de lutter contre le bruit et les autres pollutions devraient être les premiers à favoriser l’implantation de ces services de mobilité « 0 émission » susceptibles d’intéresser également les services publics (secours, interventions, etc.).
Une vidéo du vol inaugural du prototype de Lilium est disponible ici : https://www.youtube.com/watch?v=ohig71bwRUE
Une vidéo du vol de présentation du projet de taxis autonomes Volocopter à Dubaï est disponible ici : https://www.youtube.com/watch?v=4b4tztjRJkA
Le CO2 est une matière première, pas un déchet !

La COP 23, présidée par la République des Fidji et organisée à Bonn sur le campus des Nations-Unies, prend fin sans accord sur une action publique concertée. Une fois encore, les pouvoirs publics refusent de mettre en œuvre les stratégies nécessaires, comme on peut l’observer en France à propos de l’accompagnement du processus de recul du trait de côte où on crie à l’étranglement budgétaire tout en édifiant des digues et des empierrements à la fois chers, dérisoires et illusoires. Dans le même temps, la proposition de loi relative à l’adaptation des territoires littoraux au changement climatique déposée le 13 juillet 2016 s’est envasée dans les aller-retours Assemblée nationale – Sénat pour n’être finalement jamais adoptée.
Il appartient donc aux acteurs privés d’apporter les solutions pertinentes. Certains, comme la société INERATEC, y travaillent. Animés par la vision du «zéro torchage», la fin de la destruction de la surproduction de gaz au moyen de torchères, les ingénieurs ont mis au point un réacteur chimique transformant le gaz en liquide, bien plus facile à stocker et utiliser.
Par la suite, la société INERATEC de Karlsruhe a réussi la prouesse de miniaturiser et conteneuriser ses réacteurs chimiques permettant ainsi de produire localement des carburants liquides à partir d’une surproduction de gaz naturel ou de méthane.
Un développement récent a concerné l’utilisation du surplus d’électricité pour produire des carburants liquides. Associé à l’Institut de technologie de Karlsruhe (KIT) et au centre de recherche finlandais VTT, INERATEC a développé une installation pilote d’utilisation du surplus d’électricité photovoltaïque pour produire des carburants liquides de synthèse (diesel, kérosène) par concentration du monoxyde et du dioxyde de carbone contenus dans l’air ambiant.
Plus de détails sur le projet « électricité en carburant » et l’installation pilote construite à Lappeenranta (Finlande) sont disponibles ici : http://ineratec.de/power-to-liquid-200-liters-of-fuel-from-solar-power-and-the-airs-carbon-dioxide/?lang=en
Le succès des projets interculturels

Les projets interculturels sont plus riches, plus créatifs et plus ambitieux mais aussi plus difficiles à réussir que les projets simples. Deux auteurs expérimentés, Robert de Quelen et David Colliquet, publient « Alice au pays des projets » (AFNOR éditions) et livrent de nombreux conseils très concrets. Les auteurs adoptent le point de vue d’une jeune cheffe de projet confrontée pour la première fois aux enjeux du management d’une équipe internationale pour expliquer, par une suite de situations concrètes, les pièges et les opportunités d’un projet multiculturel.
Qu’il soit international, public / privé ou plus classiquement le creuset de nombreux métiers, un projet vit de la mise en commun de savoirs et d’expériences différentes. Comment adopter le ton juste vis-à-vis de chaque contributeur ? Comment éviter les erreurs de management qu’on observe si souvent ? Les deux auteurs accompagnent le lecteur au fil des pages d’Alice au pays des projets pour faire vivre les situations stimulantes ou destructrices d’un projet multiculturel.
Le livre souligne le rôle fondamental des relations humaines et de la bonne compréhension du contexte culturel de chaque acteur pour bien gérer un projet complexe. A la fois guide et truchement, Alice apprend au fil des pages à souder une équipe et à analyser les difficultés de l’entreprise particulière qu’est son projet.
Bravo aux auteurs qui ont également pensé au lecteur pressé qui trouvera des encadrés résumant les points essentiels et des fiches techniques facilitant la mise en œuvre des judicieux conseils d’Alice.
Alice au pays des projets, AFNOR éditions, 224 pages, ISBN : 978-2-12-465634-9
Une présentation complète de l’ouvrage est disponible ici : https://m.boutique.afnor.org//livre/alice-au-pays-des-projets-le-leadership-interculturel-des-projets/article/905026/fa192554
Vers des achats publics performants en Europe ?

Le 3 octobre 2017, la Commission européenne a émis une recommandation sur la professionnalisation des marchés publics.
Conformément à l’article 288 du Traité sur le fonctionnement de l’union européenne, «pour exercer les compétences de l’Union, les institutions adoptent des règlements, des directives, des décisions, des recommandations et des avis. (…) Les recommandations et les avis ne lient pas.»
Même s’il n’est pas contraignant, ce document sur la professionnalisation de la passation des marchés publics sous-titré «Concevoir une architecture pour la professionnalisation de la passation des marchés publics», ouvre la perspective de nouvelles exigences pour l’achat public des pays de l’UE.
La Commission porte un regard réaliste et positif sur l’achat public, vu comme un levier important susceptible de renforcer les politiques publiques grâce à des effets multiplicateurs positifs.
La recommandation souligne le rôle stratégique de l’achat public, au service des objectifs publics tels que la croissance, la création d’emplois, le développement des échanges transnationaux et diverses thématiques transverses comme la numérisation, l’innovation et le développement durable.
La recommandation aborde également la nécessité de disposer d’outils anti-fraude et de prévention de la corruption efficaces, en particulier afin de renforcer la capacité de détection des manquements et d’organiser la correction interne («l’auto-réhabilitation») des actions inappropriées.
Insistant sur l’importance du soutien politique de haut niveau indispensable à la professionnalisation de l’achat en Europe, la Commission souligne que «le résultat escompté de cette initiative est d’aider les États membres à mettre en place une stratégie de professionnalisation afin d’accroître la visibilité, l’influence, l’effet et la réputation de la passation des marchés dans la réalisation des objectifs publics.»
Logiquement, cette recommandation de la Commission devrait être suivie d’initiatives en faveur de l’amélioration des compétences des personnes contribuant à l’achat public, la protection des lanceurs d’alerte et l’interopérabilité des solutions informatiques et des portails achat au niveau de l’UE.
Une évaluation des achats et des acheteurs publics selon les résultats atteints plutôt que l’extrême vigilance quant au respect des procédures constituerait une avancée significative sur la voie de l’utilisation rationnelle des deniers publics.
Le texte de la recommandation en français peut être téléchargé ici : http://data.consilium.europa.eu/doc/document/ST-12941-2017-INIT/fr/pdf
Le texte en allemand est ici : http://data.consilium.europa.eu/doc/document/ST-12941-2017-INIT/de/pdf
Une belle vitrine pour la France et la Francophonie

La foire du livre de Francfort, le principal événement littéraire en Europe, accueille cette année la France comme invitée d’honneur.
A Francfort, plus de 7.000 exposants issus de 102 pays accueillent 280.000 visiteurs dont une moitié de professionnels et 10.000 journalistes du 11 au 15 octobre 2017. Un peu plus de 1.000 auteurs de tous les pays ont confirmé leur présence dans la première ville de Hesse.
Le commissaire de «Francfort en français», Paul de Sinety, a convaincu de nombreux pays francophones de s’associer à l’exposition et de montrer au grand public comme aux spécialistes l’incroyable dynamisme et la grande variété de la langue française. Ainsi plus que la France, c’est la langue française qui est mise à l’honneur. A côté des Belges, Suisses et Luxembourgeois, vingt maisons d’éditions africaines et haïtiennes sont ainsi présentes.
Initiée par une ancienne élève du lycée franco-allemand de Buc, Fleur Pellerin, alors ministre de la culture, la présence de la France sur les rives du Main a donné un coup de fouet à la traduction de livres francophones en allemand et a suscité en 2017 d’innombrables événements organisés dans le cadre de l’action culturelle des pays francophones mais aussi par les libraires, souvent très attachés à la langue et la culture françaises. L’année de la France procure également aux libraires l’occasion de mettre en avant les publications sur la France (cf. illustration).
Comme le précise l’ambassade de France à Berlin, le pavillon français de 2.500 m2 qui a été dessiné par l’Ecole supérieure d’art et de design de Saint-Etienne permet de présenter 30.000 livres et d’accueillir 110 auteurs.
Le site de «Francfort en français» est disponible ici : http://www.francfort2017.com/francfort-en-francais.html#!/
Allgemeine Nahrungs- und Genussmittel-Ausstellung (Anuga)

Anuga est synonyme de démesure. Près de 7.500 exposants venus de plus de cent pays exposent à Cologne les produits alimentaires d’hier, d’aujourd’hui et de demain. Structuré en 10 espaces*, le salon 2017 met l’Inde à l’honneur et confirme sa position de premier salon alimentaire mondial.
Plus de 2.300 produits nouveaux ont été soumis au jury du «Anuga taste innovation show».
La 34ème édition (6 au 11 octobre 2017) du salon permet aux exposants de démontrer leur créativité et leur imagination en matière de goûts et textures inédits tout en restant en phase avec les tendances de la consommation telles que le bio et le respect des prescriptions religieuses. Les boissons jouent un rôle croissant dans la prise alimentaire. Les smoothies sont la locomotive du prêt-à-boire et les combinaisons de saveurs et couleurs sont de plus en plus explosives.
Les « superaliments » confirment leur percée et graines de chia, fruits d’açai, baies d’aronia, thé vert, graines de guarana, gingembre sont présents dans de plus en plus de préparations.
Le sujet de l’économie numérique n’est pas ignoré. Une enquête conduite auprès de 30.000 ménages diffusée à l’occasion du salon démontre que la commande de plats par Internet est entrée dans les mœurs et qu’un quart environ des consommateurs est disposé à utiliser des appareils culinaires connectés et des applications pour l’achat de produits alimentaires. Le premier «e-grocery congress» organisé durant le salon offre d’ailleurs un espace de réflexion sur la distribution alimentaire de demain.
*produits fins, surgelés, produits carnés, produits frais et ultra-frais, produits laitiers, pain et pâtisserie, boissons froides et vins, boissons chaudes, produits bio, concepts culinaires.
Prost ! Santé !

Centenaire dans deux ans (1919 – 2019), la marque Rastal qui collectionne les distinctions pour le design de ses verres a développé un verre connecté.
Rastal Smartglass® accompagne la numérisation des métiers de la restauration. Qu’il s’agisse d’un bar en libre-service, de prévention de la grivèlerie ou du suivi individuel de la consommation, le verre connecté promet de nombreuses applications pratiques.
Le verre connecté permet, par exemple, à un brasseur de connaître en temps réel les volumes vendus dans les différents bars et d’adapter la production et la logistique en conséquence. La technologie permet également une connexion aux services de paiement. Le verre connecté est bien entendu également un nouveau jouet entre les mains des services marketing qui peuvent concevoir concours, jeux et prix individualisés pour animer les soirées des consommateurs et analyser au plus près les habitudes de leurs clients.
Grâce à son invention, Rastal, partenaire de très nombreux producteurs de boissons, pourrait modifier en profondeur les processus logistiques et comptables des bars.
Le produit devrait également rapidement concerner les professionnels de santé, en particulier pour le suivi des patients menacés de déshydratation ou la prévention des consommations excessives.
Le salon de l’après-auto ?

Le salon de l’automobile de Francfort (IAA) ouvre ses portes dans un contexte de quadruple crise.
Une petite crise pour le salon qui est boudé par des constructeurs aussi significatifs que Volvo, Peugeot, DS, Nissan, Infiniti, Tesla, Rolls-Royce, Cadillac, Chevrolet, Aston-Martin, Alfa-Roméo, FIAT ou Jeep et qui voit émerger «Grand Basel», une exposition élitiste de voitures d’exception qui écarte délibérément les modèles premium des grands constructeurs au profit de voitures rares et remarquables.
Une crise majeure pour les industriels depuis que certains ont été convaincus de fraude et que l’opinion publique est irritée par les manœuvres pour échapper au versement de justes indemnisations aux clients comme aux actionnaires. En Allemagne, le modèle du complexe politico-industriel est de plus en plus contesté. Rappelons que l’Etat de Basse-Saxe détient 20% des actions de Volkswagen et que Matthias Wissmann, l’ancien ministre fédéral des transports, préside depuis 10 ans l’association des constructeurs VDA.
Une crise profonde pour les 80 villes du pays incapables de respecter les normes de qualité de l’air et qui pourraient se voir contraindre par des décisions judiciaires à prendre des mesures radicales de restriction de la circulation, en particulier pour les modèles ayant usurpé leur classification Euro 5 au moyen de tests falsifiés.
Une crise de l’innovation enfin, les constructeurs allemands ayant massivement misé sur le perfectionnement des technologies connues sans investir vraiment dans le développement de modèles électriques et/ou autonomes au point que DHL doit construire ses propres utilitaires électriques. Sur ce point, voir un précédent billet ici : https://www.nexidee.eu/index.php/fr/blog-nexidee-eu/automobile-un-secteur
Dans ce contexte assez gris, le salon de Francfort ouvre une fenêtre sur l’avenir en consacrant un hall aux nouvelles mobilités. L’espace «New mobilty world» est consacré aux rôles des flux d’information dans la gestion des déplacements, à l’enjeu crucial de la connectivité et aux différents projets de mobilité urbaine. Avec les plates-formes de mobilité, capables de gérer l’intégralité d’un déplacement quels que soient les moyens de transport mis en œuvre, ce sont vraisemblablement les acteurs de la mobilité de demain qui imposent ainsi leur présence dans un secteur en mutation.
Le sujet de l’automobile est économique mais aussi sociologique. En Allemagne, la fracture ville / campagne est de plus en plus profonde. Permis de conduire et propriété d’une voiture ne sont plus les rituels du passage à l’âge adulte pour les jeunes urbains attachés à leur «urban bike» de prix et qui considèrent l’automobile comme un concentré de tous les torts : consommation d’espace, congestion des villes, accidents, pollution et bruit, etc.
Au bonheur des marins

Réputée pour ses chantiers navals et la popularité des sports nautiques, l’Allemagne donne au secteur de la plaisance de belles opportunités de rencontres avec les professionnels et les amateurs à l’occasion d’une dizaine de salons.
Dès septembre, la saison des salons nautiques commence sur les rives du Lac de Constance dont les 536km2 servent de surface d’évolution et d’essais pour les bateaux proposés par les 500 exposants de «Interboot Friedrichshafen».
En octobre c’est au Nord du pays, dans les allées de «Hanseboot», à Hambourg, que près de 550 exposants présentent les innovations du secteur lors d’un salon connu pour ses conférences et forums d’experts.
En novembre, c’est au tour de la capitale d’organiser «Boot + Fun Berlin», le principal salon des bateaux d’occasion et du tourisme maritime.
En janvier, le principal salon mondial consacré à la plaisance et aux activités nautiques, «Boot Düsseldorf», réunira 1.800 exposants issus de 65 pays et devrait accueillir au moins 250.000 visiteurs. Ce salon anime également une communauté virtuelle influente, forte de 60.000 membres.
Ces grands évènements de portée internationale sont complétés par des salons spécialisés (bateaux historiques, navigation fluviale, sports de pagaie, pêche en mer) ainsi que plusieurs salons régionaux.
Bravo Zoé !

Renault confirme sa domination du marché allemand du véhicule électrique avec une part de marché de 25% pour la seule Zoé.
En croissance de 190% par rapport au premier semestre 2016, le nombre d’immatriculations en Allemagne de Renault Zoé a été de 2.429 pour le premier semestre de 2017. (Source: Kraftfahrt-Bundesamt)
Les récents développements du scandale de la manipulation des émissions des moteurs diesel et la perspective de l’instauration de nouvelles restrictions de circulation par les 80 villes allemandes qui ne respectent pas les normes européennes de concentration en polluants atmosphériques devraient contribuer à dynamiser le marché des véhicules électriques.
La récente victoire judiciaire obtenue par une association de protection de l’environnement contre le Land du Bade-Wurtemberg qui n’a pas pu démontrer que son plan de protection de la santé des habitants suffira à contenir le taux de dioxyde d’azote (NO2) dans la norme autorisée, devrait conduire à une interdiction du centre de la ville de Stuttgart aux véhicules diesel à compter du 1er janvier 2018.
Redoutant d’être submergés par les demandes d’indemnisation, les constructeurs automobiles ont bien entendu réagi et proposent l’amélioration des logiciels de pilotage des moteurs pour les véhicules diesel de la classe Euro 5 et Euro 6 dont les homologations ont été obtenues sur la base de tests faussés. De fait, la plupart des voitures Euro 6 usurpent la vignette verte qui permet d’accéder aux centres des villes allemandes car elles ne respectent pas le plafond de rejet de 80mg d’oxyde d’azote par kilomètre. Le rappel massif de véhicules ne devrait tout de même pas suffire à améliorer suffisamment la qualité de l’air des centres urbains et on devrait y voir de plus en plus de voitures électriques qui obtiendront sans difficulté la vignette bleue (voir illustration) dont l’introduction fait l’objet d’une discussion acharnée qui pourrait se poursuivre jusqu’aux élections fédérales de septembre.
17 ans de pause

Voici 17 ans qu’aucune caisse d’assurance maladie n’a été fondée en Allemagne. Après des années de fusions signifiant la réduction drastique du nombre de caisses, passées de plus de 1.100 en 1990 à moins de 120 quinze ans plus tard, l’arrivée d’un nouvel acteur est surprenante.
Ottonova, dont le nom évoque le chancelier Otto von Bismarck qui a créé l’assurance maladie en 1883, a été fondée à Munich par un médecin, le Dr. Rittweger. Roman Rittweger est intimement persuadé du potentiel technique et économique du numérique pour les prestations de service de masse telles que l’assurance maladie.
Ottonova appartient à la catégorie des assurances maladie privées, qui se distinguent des caisses publiques par une différence fondamentale : il s’agit d’une assurance fondée sur le risque. Les primes sont fixées en fonction de la probabilité de survenance du risque et les facteurs d’âge ou d’état de santé sont pris en compte au moment du calcul. Pour leur part, les caisses maladie du régime public (la principale institution étant la fédération des caisses locales «AOK») sont financées par une cotisation proportionnelle aux revenus et sont donc fondées sur le principe de la triple solidarité : bien-portants, hauts revenus et jeunes assument les risques des malades, bas revenus et personnes âgées. En Allemagne, pays de l’économie sociale de marché, l’affiliation à un régime de protection maladie est obligatoire, mais le choix de la caisse est très souvent possible.
La concurrence entre régimes et entres caisses au sein du même régime pousse à une grande vigilance des employeurs et des particuliers quant aux cotisations et aux prestations. L’arrivée d’un nouvel entrant, faisant le pari du tout numérique, pourrait modifier la physionomie d’un secteur qui se distingue par la densité du réseau de guichets.
Vu de France, soumettre la protection maladie à la concurrence demeure un tabou. Pourtant, pour une entreprise, un indépendant ou une administration, la migration vers un environnement concurrentiel peut représenter une opération rationnelle malgré la guérilla juridique de la Sécurité sociale que décrivent ceux qui ont utilisé les opportunités légales fondées sur les principes du marché unique européen et de la fin des monopoles.
(crédit photo: société Binz, ambulance 6×6)
documenta

Alors que la tentation de s’accorder quelques jours de congé devient forte, voici un billet qui invite au voyage.
Documenta, le principal évènement européen consacré à l’art contemporain, accueille les visiteurs depuis le 10 juin et pour deux mois encore. Organisée tous les cinq ans à Cassel (Basse-Saxe), l’édition en cours est la 14ème documenta. Plus de 160 artistes exposent des œuvres spécifiquement créées pour un des 30 espaces répartis dans la ville.
Une seconde documenta, programmée en parallèle et en coopération avec le musée national d’art contemporain d’Athènes, se tient cette année dans la capitale grecque. Elle est ouverte aux visiteurs depuis le 8 avril 2017 et a malheureusement ravivé les tensions entre l’Allemagne et la République hellénique où l’organisation d’un évènement culturel germano-grec largement subventionné n’a pas suscité que des sympathies en pleine discussion sur la restructuration de la dette publique.
Comme à Cassel, plus de 160 artistes contemporains exposent à Athènes. Le miroir Cassel – Athènes est symbolisé par l’œuvre monumentale de l’artiste Marta Minujin qui a reconstitué le Parthénon dont les colonnes sont constituées de livres ayant fait ou faisant l’objet d’une censure. Le curateur de cette œuvre est Pierre Bal-Blanc, l’ancien directeur du centre d’art contemporain de Brétigny.
La documenta 14 est ouverte jusqu’au 17 septembre 2017 et devrait attirer un million de visiteurs en 100 jours d’ouverture au public. Documenta est un formidable moteur de popularisation de l’art contemporain et un important vecteur de notoriété pour les créateurs, les marchands et les collectionneurs du monde entier.Le site officiel de la documenta 14 est consultable ici: http://www.documenta14.de/de/
La bataille du tofu

Les désignations « fromage » ou « lait » peuvent-elles être utilisées pour désigner des produits végétaux ? Le débat qui anime les organisations de consommateurs, les syndicats professionnels et les industries agro-alimentaires depuis des années est tranché.
La Cour de justice de l’union européenne a répondu dans le cadre d’une question préjudicielle soumise par le tribunal régional de Trèves (Landgericht Trier) et a interprété de façon univoque le droit européen. Les termes « lait », « beurre », « crème » ou « fromage » sont réservés à des produits laitiers issus de la sécrétion mammaire et obtenus par la traite. Les appellations telles que beurre de soja sont donc jugées trompeuses. L’arrêt du 14 juin 2017 précise que les dénominations réservées aux produits laitiers ne peuvent être utilisées pour des produits végétaux que si le produit est visé par la décision 2010 / 791 / UE. Cela concerne par exemple des appellations traditionnelles telles que lait de coco, fromage de tête ou crème de cassis qui ne sont pas trompeuses pour le consommateur.
L’argumentation de TofuTown, l’entreprise assignée par l’association VSW devant le tribunal, n’a pas été retenue. La société avancait que ses produits comprennent toujours des mentions explicites telles que « produit végétalien » et que tout ce qui contribue à encourager le consommateur final à préférer un produit végétalien est une contribution à la réduction de l’empreinte écologique et mérite donc d’être encouragé.
VSW est une association berlinoise spécialisée dans la dénonciation des fraudes commerciales et des actes de concurrence déloyale.
Cette affaire souligne l’engagement constant des instances européennes en matière de protection des consommateurs et il appartient à présent au tribunal régional de Trèves de se prononcer sur la base de cette interprétation stricte du droit européen.
Le pharmacien français Hippolyte Mège-Mouriès (1817 – 1880), inventeur de la margarine, mérite une pensée à l’occasion de cet arrêt décisif qui rappelle qu’un ersatz de beurre fabriqué avec une émulsion d’huile, d’eau et de tofu ne pourra donc plus être mis en vente sous l’appellation beurre végétal.
Le communiqué en français de la CJUE est disponible ici : https://curia.europa.eu/jcms/upload/docs/application/pdf/2017-06/cp170063fr.pdf
L’arrêt de la Cour est disponible ici : http://curia.europa.eu/juris/document/document.jsf;jsessionid=9ea7d0f130d59cf546b04fb64489839fb38a2d9d2cf9.e34KaxiLc3eQc40LaxqMbN4PaxmSe0?text=&docid=191704&pageIndex=0&doclang=FR&mode=req&dir=&occ=first&part=1&cid=285351
Bridel c’est allemand ?

De l’Allemagne on connait les grands groupes industriels et le tissu d’entreprises de taille intermédiaire, le fameux « Mittelstand » qui font du pays le champion de l’exportation. La qualité des centres de recherche et la capacité de l’économie à intégrer l’innovation sont également bien connues.
Mais l’Allemagne est également un pays d’artisanat d’art qui sait honorer l’élégance, la solidité et la valeur du fait main. Les créateurs sachant doser tradition et audace bénéficient d’un contexte favorable à leur développement. Citons un cas parmi des centaines, celui d’une passionnée d’équitation, Imke Löwe qui ne trouvant pas sur le marché les pièces de harnachement dont elle rêvait pour son cheval, a lancé sa première collection de harnais, brides et bridons en avril 2015. En utilisant les brillants de l’Autrichien Swarovski®, Imke Löwe apporte pour certains de ses produits une touche de strass pour rompre l’austérité classique.
Le succès fut au rendez-vous et grâce à une présence lors des salons spécialisés, la gamme est à présent diffusée auprès d’une clientèle fidèle trouvant auprès de ce micro-fabriquant des objets soignés et rares dans une gamme de prix bien éloignée des maisons de luxe. Le souci du détail, l’utilisation de matériaux nobles, durables et réparables comme le savoir-faire du compagnon et l’écoute de la demande sont les ingrédients du succès.
Comme les biens et les personnes, les mots voyagent. Le moyen-haut allemand bridel, rêne, a donné au français les mots « bride » et, sur la même racine, « bretelle » (Dictionnaire d’étymologie Larousse).
On peut en apprendre plus sur les brides Löwe ici : https://www.loewe-trensen.de/%C3%BCber-mich/
Merci Donald!

La COP 23 sera présidée par la République des Fidji mais, pour des raisons logistiques, la conférence est organisée à Bonn, sur le campus de l’Université des Nations-Unies. La COP 23 aura lieu du 6 au 17 novembre 2017.
La décision du Président des Etats-Unis de ne pas respecter l’Accord de Paris pourtant ratifié par son pays le 3 septembre 2016 aura un retentissement sur cette 23ème conférence des Parties et fera peser une pression particulière sur la présidence fidjienne comme sur le pays hôte de la conférence.
L’Allemagne à une belle carte à jouer en favorisant une alliance entre l’Union Européenne, la Chine, l’Inde et l’immense majorité des 147 Parties ayant déjà ratifié l’accord issu de la COP 21, entré en vigueur le 4 novembre 2016.
La stratégie allemande de leadership mondial pour les nouvelles énergies renouvelables, les transports et l’agriculture écoresponsables et plus généralement les technologies propres va connaître un élan supplémentaire grâce à l’auto-marginalisation des Etats-Unis. L’impact sur les flux commerciaux pourrait être assez rapide et on devrait assister au retour d’une partie des scientifiques de haut niveau en poste dans les laboratoires situés outre-Atlantique voire à la relocalisation en Europe de quelques centres de recherche.
Devenue très sensible aux migrations internationales, l’Allemagne tire argument des impacts humains et sociaux des migrations climatiques pour soutenir l’effort de prévention des catastrophes climatiques. La présidence fidjienne mettra en lumière la question des écoréfugiés. En effet, un accord entre la République des Fidji et la République des Kiribati prévoit l’accueil des kiribatiens (110.000 hab.) en cas de submersion de leur pays. Les Iles Kiribati, dont plusieurs îlots ont disparu, ont acheté 2.000 hectares de terres aux Fidji dans cette perspective.
Au cœur du pays rhénan, les délégués ne rateront rien du premier jour du carnaval qui débute traditionnellement le 11 / 11 à 11 heures 11. Vous pouvez préparer votre venue à Bonn par une visite virtuelle du site de la COP 23 ici : http://newsroom.unfccc.int/fr/cop23-bonn/
L’union fait la force

Lorsque deux entreprises mettent en commun leurs achats, il s’agit souvent de dépasser la simple consolidation des volumes achetés. La création d’une coentreprise en charge des achats et de la logistique par le géant allemand de la distribution EDEKA et Budnikowsky, le spécialiste régional (Hambourg) des petites drogueries de quartier, est aussi un mariage entre puissance et savoir-faire.
EDEKA fondée comme coopérative d’achat d’épiciers est une alliance de 4000 commerçants indépendants qui exploitent plus de 11.000 supermarchés, emploient près de 350.000 salariés et réalisent plus de 48 milliards d’Euro de CA.
Budnikowsky, entreprise familiale fondée en 1912 par Ivan Budnikowsky est intégrée dans le paysage commercial de Hambourg grâce à 180 magasins de vente au détail de cosmétiques, de produits d’entretien et d’hygiène comme d’articles ménagers ou de parapharmacie. Urbaine, très sensible aux questions environnementales, compétitive et très intégrée dans les quartiers, la marque centenaire qui est considérée comme un modèle du commerce de détail est plus moderne que jamais.
L’alliance des achats est le premier pas vers une coopération étendue. EDEKA pourra acquérir le savoir-faire très spécifique de Budnikowsky pour renforcer ses positions face aux grands de la droguerie en Allemagne que sont DM et Rossmann et bousculer ce duopole qui domine le marché depuis la disparition de Schlecker.
«Budni», selon le diminutif que l’habitant de Hambourg utilise pour désigner la petite droguerie où il a ses habitudes, bénéficiera quant à lui de la puissance d’un géant du commerce de détail pour renforcer ses marques de distributeur (Budnident, Budnicare, Budnibaby) et profiter de la croissance du marché du bien-être et des compléments alimentaires.
L’intelligence des masses au service de l’assurance qualité

Fondée sur 200.000 testeurs présents dans 193 pays, la force de la société Testbirds de Munich, repose sur sa capacité à mobiliser l’intelligence des masses pour déceler la moindre erreur ou incohérence de fonctionnement d’un site Internet, d’une application, d’un objet connecté, d’un jeu ou de tout autre développement informatique.
Les testeurs ont les profils socio-culturels les plus variés et utilisent leurs propres appareils. Cet aspect clé permet de garantir des tests avec toutes les combinaisons matériel / système d’exploitation / navigateur imaginables. On sort des conditions stériles du labo pour affronter d’emblée la réalité variée et compliquée. Chaque testeur éprouve le produit nouveau dans un environnement réel et détecte très vite les bugs mais aussi les incompatibilités entre applications. La dispersion géographique des testeurs permet de fiabiliser les outils de géolocalisation et de cartographie.
Les campagnes de crowdtesting concernent autant des versions en cours d’élaboration que l’ultime chasse au bug d’un produit fini, souvent dans une course contre la montre.
Pour le client de Testbirds, c’est la garantie d’un gain d’image et de sérieux car ce ne sont plus les utilisateurs qui signalent les erreurs et les défauts de jeunesse avec ce sentiment bien connu d’avoir payé le prix fort pour un fruit encore bien vert.
Le crowdtesting devrait contribuer au «zéro défaut – zéro panne» qui devrait s’imposer comme un des dogmes de l’industrie 4.0.
Testbirds est également présent au Royaume-Uni, en Suède et aux Pays-Bas. Des franchisés représentent la société en Hongrie et en Slovaquie.
Le site de Testbirds est disponible ici : https://www.testbirds.de/
Un magnifique projet de promotion de l’égalité professionnelle

C’est un citoyen de RDA, Sigmund Jähn, qui dès 1978 a été le premier allemand dans l’espace. Depuis, dix autres allemands ont participé à des missions extra-atmosphériques en coopération avec la Russie ou les Etats-Unis. L’absence de femmes a conduit une initiative privée à encourager l’accès d’une allemande au métier d’astronaute.
Pour attirer plus de jeunes filles vers les carrières scientifiques et techniques, les promoteurs de l’initiative «Die Astronautin» ont décidé de susciter les candidatures de jeunes professionnelles compétentes et volontaires pour travailler à bord de la station spatiale internationale (ISS).
A l’issue de plusieurs étapes de sélection, les deux femmes retenues ont été choisies parmi 408 candidates. Il s’agit de Mesdames Nicola Baumann (à droite sur la photo) et Insa Thiele-Eich. La première est pilote de chasse, spécialiste en interception et défense aérienne et diplômée en génie mécanique, la seconde est météorologue, spécialiste des interactions entre les sols, la végétation et l’atmosphère et rédige actuellement une thèse.
Pour les deux finalistes, une astronaute et son double, le programme de formation initiale sera dense en attendant le vol à bord de l’ISS en 2020: brevet de plongée, apprentissage de la vie en apesanteur, langue russe, etc. Grâce au succès de la première campagne de financement, les promoteurs de «Die Astronautin» pourront mobiliser d’autres donateurs et institutions pour organiser des vols paraboliques, des stages techniques et de préparation psychologique.
Ce projet de promotion de l’égalité professionnelle hommes / femmes méritait notre soutien. La société Nexidée est fière d’appartenir aux contributeurs de la première campagne de financement et s’associe avec enthousiasme au grand projet européen que représente la conquête spatiale.
On peut en apprendre plus sur le projet ici : http://dieastronautin.de/
La valisette verte est magique!


GreenPack® est une solution d’utilisation facile qui augmente l’autonomie des véhicules électriques et stocke l’électricité à grande échelle.
Le concept de l’entreprise berlinoise est simple : des batteries de batteries dissimulées dans des bancs publics ou des armoires sont à la fois lieu de stockage d’électricité et recharge universelle. L’abonné retire un pack chargé (48V, 30A, 1400Wh) pour alimenter son véhicule léger, ses outils ou, très bientôt, un transformateur pour les usages classiques du 220V.
A l’issue de l’utilisation, le pack est replacé dans un rack pour le rechargement où il sert alors de capacité de stockage de la surproduction d’électricité.
Le réseau de racks de stockage constitue une centrale virtuelle qui délivre de l’électricité sans délai de montée en puissance, au cœur de la ville. Cela en fait une brique essentielle d’un réseau électrique intelligent («smartgrid»).
Ce mariage entre mobilité urbaine et gestion intelligente du réseau électrique est le fondement du concept GreenPack® et ouvre des perspectives gigantesques. Les premiers utilisateurs sont des coursiers urbains, qui, à Berlin, trouvent toujours de quoi échanger leur pack et poursuivre les livraisons avec leurs rickshaws électriques ou des vélos-cargos.
Les véhicules n’ont plus de temps d’immobilisation pour recharge et ont une autonomie infinie. Le temps d’échange d’un pack batterie est inférieur à 10 secondes ; le temps de rechargement complet d’une batterie est de 180 minutes (données constructeur).
Le site de GreenPack® est disponible ici : http://www.greenpack.de/
Noir c’est noir mais il y a de l’espoir !

A Berlin, le conseil des ministres a approuvé une loi facilitant la lutte contre l’attribution de marchés publics aux entreprises délinquantes. La loi a été présentée par la Ministre de l’économie, Madame Brigitte Zypries, deux mois après sa nomination, intervenue en cours de législature, ce qui est rare en Allemagne.
La loi qui sera soumise au vote du Parlement prévoit une liste noire sur laquelle devront être inscrites toutes les entreprises condamnées. Seuls les actes graves de délinquance entrainent l’inscription sur cette liste noire : corruption, blanchiment, escroquerie, fraude fiscale, financement du terrorisme, association de malfaiteurs, traite des êtres humains, participation à une entente, manquements aux règles de détachement des travailleurs, travail dissimulé, etc.
Pour tout marché supérieur à 30.000 Euros, l’adjudicateur devra consulter la base de données et écarter de la compétition les entreprises y figurant .
La valeur annuelle des marchés publics allemands oscille entre 280 et 300 milliards d’Euros. Ces marchés seront à l’avenir réservés aux entreprises honnêtes.
Peut-être que « titulaire d’un marché public » deviendra une distinction aussi honorable que « fournisseur de la couronne » !
Le texte intégral du projet de loi est disponible :
http://www.bmwi.de/Redaktion/DE/Downloads/Gesetz/gesetzesentwurf-einfuehrung-eines-wettbewerbsregisters.pdf?__blob=publicationFile&v=4
Mais qui sont Vero et Selvie ?

Personnages réels, Vero l’allemande de Berlin et Selvie l’indienne de Valparai sont les deux héroïnes d’une campagne de promotion des textiles équitables et durables. Initiée par le Ministère fédéral allemand de la coopération économique internationale («Bundesministerium für Wirtschaftliche Zusammenarbeit» – BMZ), l’opération a pour but d’éclairer le choix des consommatrices et consommateurs en matière d’achat d’articles de mode.
Quatre ans après la catastrophe du Rana Plaza, symbole de l’irresponsabilité sociétale des deux géants allemands du discount textile KIK et NKD qui comptaient parmi les grands donneurs d’ordres des ateliers dont l’effondrement a causé plus de mille morts, les pouvoirs publics constatent que les efforts du secteur de l’habillement sont très insuffisants. Même si l’alliance textile équitable (https://www.textilbuendnis.com/de/) compte 177 membres, il était temps de donner au consommateur final les moyens d’exercer une saine pression sur les commerçants.
La campagne Vero et Selvie démasque les conséquences sociales et environnementales de la surconsommation occidentale favorisée par l’industrie de la mode et explique clairement les désastres causés par les conditions d’emploi inqualifiables, l’utilisation massive de pesticides dans les champs de coton, la multiplication des traitements chimiques dangereux en cours de fabrication et la montagne de déchets causée par les achats impulsifs et compulsifs de vêtements.
Le portail Internet de la campagne renvoie au site gouvernemental consacré aux certifications et labels. Ce site explique en termes accessibles la portée et le sérieux des 27 certifications textiles courantes : https://www.siegelklarheit.de/home
La campagne Vero et Selvie démontre le pouvoir de l’acheteur, qu’il s’agisse du professionnel ou du consommateur et pourrait inspirer la France et l’Espagne, autres grands clients des confectionneurs du Rana Plaza.
Réel ou virtuel ?

Le salon du facility management et des services à l’industrie, INservFM, est organisé du 21 au 23 avril 2017 à Francfort-sur-le-Main. Rendez-vous des professionnels du FM et des nombreuses formations universitaires spécialisées allemandes, autrichiennes et suisses, ce salon offre un point de vue unique sur la gestion de l’environnement de travail.
Comme de nombreux secteurs de l’économie, le FM est directement concerné par la transformation numérique et les changements en profondeur du monde du travail.
La numérisation de l’industrie entraîne l’adaptation des méthodes de maintenance industrielle et les prestataires adaptent leur offre aux nouveaux standards de disponibilité et de fiabilité des équipements, à l’organisation de plus en plus fluide de la production et à l’échange permanent de données au sein de la chaîne d’approvisionnement grâce aux objets connectés.
Pour le secteur tertiaire, les spécialistes des processus support élargissent leur gamme de prestations pour tenir compte de l’intégration des générations Y et Z au sein des équipes et favoriser la flexibilisation du monde du travail qui passe par l’individualisation des horaires et des lieux de travail, l’intégration de co-producteurs extérieurs (free-lance, consultants, clients et fournisseurs, etc.) et la désintégration progressive des organisations hiérarchisées stables au profit d’équipes ad hoc, de structures projet et d’ateliers créatifs.
L’offre de FM est encore centrée sur l’espace de travail physique, mais les pionniers du secteur sont prêts à virtualiser les lieux de travail, par exemple en aménageant des cyber-réunions auxquelles les télétravailleurs participent grâce à l’holoportation 3D depuis une cabine de prise de vues proche de chez eux.
Fini les acheteurs dociles !

Les efforts des pays développés, en particulier dans le cadre de l’OCDE, pour prévenir et combatte la corruption portent leurs fruits. La mauvaise réputation des grands appels d’offres publics, plus connus pour les commissions, les frais commerciaux exceptionnels et les honoraires fictifs que pour la performance des achats est bien ancrée mais l’Autriche démontre aujourd’hui que le fatalisme n’a plus cours.
Le 16 février 2017, le ministère de la défense a déposé une plainte auprès du Procureur de la République de Vienne contre Airbus Defence and Space en raison de soupçons de tromperies et de fraudes à l’occasion de l’achat de dix avions de combat Eurofighter.
La «Finanzprokuratur», qui est à la fois le conseil juridique du gouvernement et l’avocat de l’Etat pour les contentieux de droit privé, s’est jointe à cette plainte au pénal.
La plainte de la Défense se fonde sur les investigations de la «Task force Eurofighter» formée en 2012 et dont le rapport du 12 février 2017 (consultable ici : http://www.bundesheer.at/download_archiv/pdfs/bericht_tf_eurofighter.pdf) démontre selon le ministère qu’Airbus (à l’époque EADS) a trompé son futur client sur le véritable coût et les véritables caractéristiques techniques de l’avion. L’indemnité demandée par la République autrichienne est fondée sur la différence entre les coûts prévus par l’avionneur et les coûts d’exploitation réels et pourrait atteindre 1,1 milliard d’Euros selon les plaignants.
Le ministre autrichien de la Défense, Hans Peter Doskozil, souligne aussi la portée politique de la plainte en affirmant que seule la transparence dans le dossier Eurofighter marqué par 15 années de soupçons de corruption et la démonstration de la bonne gestion des deniers publics pourront convaincre le contribuable de la nécessité de poursuivre l’effort de financement de la défense nationale.
Guerre de communiqués

La guerre des anciens et des modernes implique deux sociétés au passé bien différent. D’une part, le Souabe SHW (Schwäbische Hüttenwerke), fondé en 1365 et, d’autre part, Tesla, fondé en Californie 638 ans plus tard, en 2003.
En septembre 2016, SHW se félicitait de la signature d’un contrat de 100 millions d’Euros pour les pompes hydrauliques d’une voiture 100% électrique. On sait depuis qu’il s’agit du futur bébé de Tesla, la modèle 3, dont la production doit débuter dans quelques mois.
Le contrat vient d’être dénoncé par Tesla. La presse allemande y voit une étrange coïncidence avec la nomination d’Elon Musk au sein du «manufacturing council» qui conseille le Président Trump pour les affaires industrielles. La société Tesla contredit fermement cette interprétation et affirme que seules des raisons techniques ont conduit au changement de fournisseur. Suite à quoi SHW a fait part de son intention de porter l’affaire devant les tribunaux, aucun défaut technique n’ayant, selon l’industriel, été porté à sa connaissance.
La polémique risque de peser sur les ventes de Tesla en Allemagne, dont le modèle S est en tête des importations de son segment.
La question de l’origine des composants est rituelle pour l’industrie automobile. On ne peut que difficilement attribuer une origine géographique à une voiture. La NHTSA («National highway traffic safety administration») s’y emploie quand même et son dernier classement place la Mercedes classe C comme voiture vendue aux Etats-Unis avec la plus forte proportion de composants provenant des Etats-Unis et du Canada (80%).
https://one.nhtsa.gov/Laws-&-Regulations/Part-583-American-Automobile-Labeling-Act-(AALA)-Reports
Toujours verte à 82 ans !

400.000 visiteurs sont attendus à Berlin, pour la 82ème «Grüne Woche», la semaine verte, qui est le salon international de l’agriculture de Berlin.
Du 20 au 29 janvier 2017, plus de 1.600 exposants issus de 66 pays présentent leurs produits et les dernières innovations aux professionnels, au public et à 5.000 journalistes.
Plus de 300 forums et séminaires ainsi que le congrès des agro-carburants sont organisés durant la «Grüne Woche» qui est aussi un important lieu gastronomique, en particulier pour les dernières tendances de la «street food».
Outre le locavorisme et le développement durable, les technologies vertes sont au coeur de l’évènnement et la section bio-tech du salon (www.naturetec-igw.de) offre un panorama très complet des produits de la bioéconomie et de l’utilisation de végétaux dans tous les secteurs de l’économie: carburants et lubrifiants, matériaux isolants, emballages, etc.
Parallèlement au salon a lieu, dans le cadre du Global Forum for Food and Agriculture, (GFFA) la 9ème conférence internationale des ministres de l’agriculture. Avec 65 ministres présents, il s’agit de la plus importante réunion de ministres de l’agriculture au monde.
Une idée béton !

Le stockage de l’électricité demeure un enjeu technologique et environnemental de première importance et le procédé mis au point par deux universitaires de Francfort et de Sarrebruck pourrait «renverser la table».
Le concept est simple : une sphère en béton équipée de valves reliées à une turbine est posée au fond de la mer. En phase de surproduction d’électricité d’origine éolienne ou photovoltaïque, une pompe fait le vide dans la sphère. En période de manque d’électricité, l’eau de mer est admise dans la sphère en entraînant une turbine. La colonne d’eau fournit la pression, à 700 mètres sous le niveau de la mer la pression est d’environ 70 bars.
Les essais d’un prototype (photo) à l’échelle 1/10° posé au fond du Lac de Constance par 100m de fond ont permis de valider le concept et de vérifier les propriétés ichtyophiles de la turbine. La prochaine étape est la construction d’un démonstrateur de 30m de diamètre installé par 700m de fond, qui devrait avoir la capacité de produire 20MWh à chaque remplissage de la cuve.
L’immersion offre l’avantage de la pression hydrostatique mais également celui de la dissimulation de l’ouvrage, à la différence des barrages de pompage-turbinage actuels.
L’avenir pourrait être le déploiement de ces drôles de ballons en batterie, à proximité de lieux de production intermittents d’électricité (photovoltaïque ou éolien côtier) ou de centres de consommations (villes littorales). Un premier parc de 200 sphères pour une capacité de production de 4GWh, mobilisable en quelques millisecondes, est envisagé pour le milieu des années 2020.
Roulez petits bolides!

En sport automobile, les pilotes en sueur et les nuages de gaz d’échappement symbolisent toujours davantage une époque révolue. Après la percée des courses de voitures électriques aux performances époustouflantes, prenons le pari que 2017 sera l’année des courses de voitures autonomes sur circuit.
Les universités techniques s’affrontent depuis des années par petits robots autonomes interposés. En août prochain le circuit de Hockenheim accueillera une course de «vraies» voitures autonomes dans le cadre de la «Formula Student Driverless» ou FSD. Il s’agira en fait de voitures ayant été homologuées avec pilote et qui sont transformées pour cette compétition de véhicules autonomes.
Les inscriptions sont ouvertes à compter du 16 janvier 2017 aux universités et écoles d’ingénieurs à même d’allier techniques automobiles et génie logiciel. Le nom des équipes engagées sera mis en ligne par les organisateurs : https://www.formulastudent.de/teams/registered/
Une université a déjà dévoilé ses intentions, il s’agit de l’université technique de Darmstadt dont l’écurie de course, la DART (Darmstadt Racing Team) est une habituée des podiums de Formula Student.
Le règlement de la compétition rédigé dans le cadre d’un projet collaboratif, le «Formula Student Driverless Concept Award», a été publié par les organisateurs qui attendent de ce nouveau défi le même effet qu’en 2010, lorsqu’ils ont lancé la compétition de voitures électriques. Il s’agit d’être la vitrine des travaux universitaires de pointe et de contribuer à la préparation des étudiants à l’entrée dans la vie active en leur permettant de mettre en évidence leurs talents de jeunes ingénieurs, leur goût pour la compétition et surtout leurs compétences dans les technologies de pointe.
Les pros aussi.
Dès que le prototype présenté en novembre 2016 à Marrakech sera amélioré, les épreuves du circuit international de Formule E seront élargies à des courses de voitures autonomes. Ces Roboraces des promoteurs de la Formule E fonctionneront avec un bolide commun aux dix équipes en compétition. Seuls les logiciels et les algorithmes d’intelligence artificielle à même d’adapter vitesse et trajectoire en temps réel étant développés par chaque compétiteur.
Les premiers tours de circuit publics du prototype « Devbot 1 » sont disponibles en vidéo : http://roborace.com/?gclid=CNqyjIDKndECFQrncgodE1IA4g
Une ville en vitrine !

Partant du constat que l’Allemagne ne classe aucune ville parmi les 20 premières du classement des «smart cities» de l’Union Européenne établi par les Universités de Vienne et Delft, Bitkom, en coopération avec l’association des villes allemandes, organise le concours de la ville numérique.
Bitkom, créé en 1999, est le syndicat des professionnels du numérique, regroupant 2.400 entreprises de l’économie numérique dont 1.000 ETI et 300 start-ups.
La ville gagnante sera transformée en prototype de la ville numérisée. Les axes de transformation pour cette future « smart city » portent sur la mobilité, l’énergie, la santé, l’éducation, le commerce et l’administration publique. Les infrastructures urbaines, le transport de marchandises et la sécurité font également partie de champ de la transformation numérique du lauréat.
Selon l’ampleur que représentera l’opération pour la ville retenue, le budget sera, en millions d’Euros, « à deux ou trois chiffres » et financé par 19 partenaires industriels. Le succès du projet repose sur l’action convergente de tous les acteurs, fédérés par Bitkom et la mise en évidence rapide d’avantages pour la population.
Les villes ont jusqu’au 15 mars 2017 pour faire état de leur candidature. Le début de la mise en œuvre est prévu pour début 2018.
Les conditions de candidature sont simples : entre 100.000 et 150.000 habitants, un caractère urbain affirmé, de bonnes infrastructures de transport et la présence d’une université.
Souhaitons le plus entier succès à ce projet phare.
Treize

MOIA est la 13ème marque du groupe Volkswagen.
Constatant son retard dans le domaine de la fonctionnalisation de l’automobile, le groupe VW AG a récemment annoncé la naissance d’une treizième marque, spécialiste des services de mobilité. Implantées à Berlin, les équipes de MOIA ont la charge de développer les solutions pour tous les utilisateurs de services de mobilité qui ne sont pas possesseurs d’une automobile. Les premiers projets devraient être réalisés en partenariat avec la ville de Hambourg.
La proximité avec les marques du groupe devrait faciliter la transformation des modèles et leur adaptation aux impératifs de l’économie collaborative, comme la possibilité de séparation du coffre, une partie étant destinée à recevoir les colis déposés ou retirés par des livreurs pendant le stationnement du véhicule. La conception de modèles spécifiques aux services d’autopartage est également envisageable. Si le constructeur n’est plus le vendeur mais l’exploitant du véhicule, il est enfin motivé pour en faciliter l’usage, réduire la probabilité de dégâts au moindre choc et réduire les coûts de maintenance.
L’émergence de services de mobilité pour le transport de personnes comme pour le transport de fret représente un enjeu considérable du fait de la diminution attendue du nombre de véhicules en circulation, de la réappropriation de la voirie par les villes et du bannissement des véhicules des centres-villes.
La participation des deux marques de poids-lourds du groupe (MAN et SCANIA) à l’European Truck Platooning Challenge (https://www.eutruckplatooning.com/home/default.aspx) organisé à l’occasion de la présidence Néerlandaise de l’Union Européenne avait déjà démontré la volonté du groupe Volkswagen de ne pas rater les virages de la numérisation et du véhicule autonome.
MOIA devrait permettre à VW d’être prêt pour la fonctionnalisation des transports et de devenir la marque spécialiste du trajet de A à B, laissant à Audi et Bugatti le soin de transporter leurs clients de A à A.
Mais où est l’ABE ?

Lancé en 2001 le «Cycle de Doha» de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) vise la réduction des barrières douanières entravant le développement. Depuis 2014 une négociation spécifique porte sur l’abaissement des barrières touchant les biens environnementaux. L’entrée en vigueur de l’Accord sur les biens environnementaux (ABE) faciliterait les échanges de biens «verts».
La réunion des ministres à Genève du 1er au 4 décembre aurait dû se conclure par la signature de l’ABE mais plusieurs « rounds » de négociation supplémentaires seront nécessaires, en particulier pour définir la liste des produits et services éligibles.
Après le fiasco de Genève, l’OMC a fait savoir que «Des discussions constructives ont eu lieu et des progrès ont été faits mais les participants n’ont pas été en mesure de réduire les divergences existantes à ce stade. Ces discussions intensives ouvrent la voie pour de nouvelles négociations dans l’avenir.»
Les 46 parties à l’ABE (Union Européenne à 28 + Australie, Canada, Chine, Corée du Sud, Costa-Rica, Etats-Unis Hong-Kong, Islande, Israël, Japon, Liechtenstein, Norvège, Nouvelle-Zélande, Suisse, Singapour, Taïwan et Turquie) sont les principaux acteurs des technologies environnementales et se retrouveront donc lors d’un 19ème «round» de négociations.
De la disparition des barrières douanières (droits et barrières non-tarifaires) on attend une baisse du prix des technologies propres et en conséquence un encouragement à utiliser les dispositifs de filtration de l’air et de l’eau, les nouvelles énergies renouvelables, les instruments de mesure et de contrôle des émissions polluantes, les meilleures techniques de tri et de réemploi des déchets.
Relocaliser : simple mode ou vraie tendance ?

Les déçus des délocalisations ne sont pas rares, ainsi la société de tradition Schunk, spécialiste des porte-outils, des mors de serrage et des robots de préhension avait dès 2009 mis fin à son activité de production à Hangzhou afin de préserver un standard de qualité digne du «made in Germany» pour ses accessoires de machines-outils de très haute précision.
Le tour des produits de grande consommation semble venu. La chaussure de course Futurecraft MFG, «MFG» signifiant «made for Germany», est produite par Adidas en coopération avec la société Oechsle à Ansbach-Brodswinden, en Bavière, à 50 km au Sud-Ouest de Nuremberg, en bordure de l’autoroute A6 qui relie la France (Brême d’Or) à la République Tchèque.
La Speedfactory imaginée pour cette production utilise les dernières technologies de la plasturgie et de l’impression 3D pour produire sur 4.700m2 des chaussures uniques, adaptées à la morphologie et aux souhaits de chaque client.
Associée à la production de micro-séries, les avantages de la relocalisation («reshoring») sont prodigieux. Le consommateur a accès à des produits sur mesure, au design desquels il a activement participé, par exemple en créant des coloris ou téléchargé des photos. Les stocks de produits finis ne sont plus nécessaires, le délai entre le design du produit et la livraison se compte en heures. C’est aussi la fin des invendus, des rabais et des soldes : les robots et les imprimantes 3 D se mettent au travail après la confirmation de la commande. De plus, l’adaptation de la gamme aux dernières tendances est possible à tout moment.
Une usine du même type est prévue aux Etats-Unis pour servir les clients nord-américains. Elle doit ouvrir en 2017 à Cherokee County au Nord d’Atlanta.
Ces micro-usines, qualifiées il y a peu d’usines du futur, fonctionnent grâce à la force d’innovation des industriels de la machine-outil, à la main d’œuvre très qualifiée qui y travaille et à la pression du marché qui attend que des biens de consommation « customisés » soient livrés le lendemain de la commande. Dans le cas de la Speedfactory, Adidas annonce un délai de 5 heures entre la confirmation de commande et la sortie d’usine.
Speedfactory est un des 15 projets développés dans le cadre de l’initiative «Autonomique pour l’industrie 4.0» du Ministère fédéral de l’économie qui soutient les rapprochements entre nouvelles technologies de l’information et nouveaux modes de production.
Automobile: un secteur agité

Bien loin des centres traditionnels de la construction automobile (Stuttgart, Munich, Wolfsburg, Ingolstadt) et de leurs usines géantes, c’est aux deux extrémités de l’Allemagne, à Berlin et à Aix-la-Chapelle que des créateurs imaginatifs produisent les engins de la nouvelle mobilité.
L’américain Local motors, séduit par la qualité des ingénieurs et techniciens comme par le statut de « capitale européenne des créatifs », a implanté une micro usine urbaine à Berlin. Le produit phare est le microbus Olli, véhicule autonome à propulsion électrique. Le véhicule est convoqué depuis un smartphone et optimise parcours et arrêts en fonction des demandes de trajet et des interconnexions avec les autres modes de déplacement. Pour l’instant, l’usage est réservé aux sites privés tels que campus ou parcs industriels afin de valider le concept. Spécialiste de la production à la demande dans des ateliers équipés en imprimantes 3D, Local motors développe à Berlin une offre de mobilité urbaine et écoresponsable.
A Aix-la-Chapelle (Aachen), à quelques kilomètres de la Belgique, c’est une filiale du groupe Deutsche Post – DHL qui construit des petits utilitaires électriques innovants. Autonome à petite vitesse le véhicule suit tout seul le facteur dans sa tournée, lui évitant d’avoir à revenir sur ses pas pour avancer sa camionnette. La société StreetScooter produit également des vélos et des triporteurs électriques. Grâce à cette nouvelle flotte de véhicules, Deutsche Post – DHL promet de généraliser la distribution du courrier et des colis sans utilisation de moteurs thermiques ou hybrides, comme c’est déjà le cas à Bonn, l’ancienne capitale fédérale.
Face à ces nouveaux entrants dynamiques, les constructeurs traditionnels ne restent pas les bras ballants. VW, toujours disgracié par le scandale de la manipulation des tests de rejets atmosphériques, a annoncé un revirement stratégique majeur, promet 30 modèles à propulsion électrique d’ici 2020 et a implanté à Berlin son « Digital Lab » qui doit développer la meilleure plate-forme numérique de l’industrie automobile.
Les trois grands constructeurs allemands ont également pris pied sur le marché de l’autopartage. VW détient une participation dans Greenwheels, Drive Now est adossé à BMW et Mini alors que Daimler développe la marque Car2Go.

Coups de pioche dans l’espace ?

Aujourd’hui plus connu pour ses banques et ses rescrits fiscaux que pour sa tradition minière, alors même que la société ARBED (Aciéries Réunies de Burbach, Eich, Dudelange) a été un des géants de l’acier et que le pays a exploité des mines de fer comptant jusqu’à 30.000 km de galeries, le Grand-Duché du Luxembourg voit dans l’industrie de l’extraction une des diversifications à même de maintenir son statut de premier PIB / habitant du monde en valeur nominale. C’est le sens de l’initiative SpaceResources.lu (http://www.spaceresources.public.lu).
Imitant les Etats-Unis qui se sont doté d’une loi encadrant l’exploitation minière extra-atmosphérique (loi H.R. 2262 dite «US commercial space launch competitiveness act», signée le 25 novembre 2015 par le président Barack Obama) dont le titre IV organise la propriété des ressources tirées des corps célestes [American English «asteroid»], le gouvernement luxembourgeois a dédié une équipe de spécialistes à l’élaboration d’une réglementation protectrice pour les entreprises luxembourgeoises désireuses d’exploiter les ressources minières extra-atmosphériques.
Le Grand-Duché et la Société nationale de crédit et d’investissement (SNCI), une banque de droit public spécialisée dans le soutien aux projets luxembourgeois de long-terme, ont conclu un accord avec Planetary Resources Inc., une société minière extra-atmosphérique. L’accord portant sur un investissement de 12 millions de USD et 13 millions de USD de garanties fait du pays européen un actionnaire de référence de Planetary Resources Inc.
L’exploitation minière extra-atmosphérique ouvre trois perspectives intéressantes :
1) l’utilisation de matériaux « trouvés en chemin » pour faciliter la conquête spatiale et l’installation de colonies ;
2) la découverte de nouveaux métaux ou minéraux ;
3) le transport vers la Terre du produit de ces futures mines et la fin du spectre de certaines pénuries de matières premières.
Pays sachant attitrer les talents (48% de la population est étrangère, 167.000 travailleurs frontaliers dont la moitié de français), le Luxembourg, en contribuant à relever un défi scientifique et économique, devrait créer les conditions d’un nouveau développement de son industrie spatiale déjà très puissante grâce à la SES (Société européenne de satellites) fondée à Betzdorf en 1985, exploitante de 53 satellites géostationnaires.
Sciences pour tous

La Berlin science week est une référence pour les festivals de vulgarisation scientifique. Du 1er au 10 novembre 2017, plus de 40 évènements sont organisés pour présenter l’état de la recherche dans des domaines aussi variés que la médecine, la métrologie, le numérique, l’archéologie ou l’intelligence artificielle. Du science slam avec un enchaînement de présentations de 10 minutes à la conférence classique, tout est fait pour faire sortir la recherche des laboratoires et mobiliser un large public autour des sujets les plus pointus.
Ce festival des sciences confirme l’esprit campus de Berlin, où les échanges et l’ouverture d’esprit sont maîtres et où la coopération entre chercheurs et entrepreneurs favorise l’application pratique des travaux fondamentaux.
Le programme de la Berlin science week s’intègre dans le cadre plus vaste de l’initiative Berlin brain city qui valorise le potentiel scientifique de cette ville qui compte 4 universités, 7 universités de sciences appliquées, 30 établissements privés d’enseignement supérieur et plus de 70 institutions scientifiques extra-académiques.
Berlin qui attire déjà chercheurs et étudiants du monde entier, convaincus par les nombreux atouts de cette ville dynamique, multiplie les offensives pour attirer les start-ups européennes les plus dynamiques à la faveur de l’actuel mouvement de départ de Londres.
Que du neuf !

Le salon international des inventions et des idées ouvre ses portes pour trois jours. La 68ème édition du salon iENA a lieu du 27 au 30 octobre à Nuremberg. Les inventeurs, les universités, les centres de recherche et les entreprises présentent leurs idées et profitent du salon pour conclure accords de licence et cessions de droits.
Les représentants de 26 pays exposent plus de 700 inventions qui vont de la haute technologie aux objets quotidiens. La jeunesse de certains inventeurs est remarquée.
Le succès d’objets tels que le vélo pliant, la couverture de survie ou la valise à roulettes qui ont connu leur première présentation publique lors d’éditions passées de iENA font rêver les inventeurs présents cette année, dont les travaux portent sur les économies d’eau et d’énergie, la domotique, le domaine médical, les transports ou encore les applications pour smartphone comme l’illustre le microscope de la photo.
L’absence d’exposant français peut être soulignée et regrettée.
Des livres et des contrats

L’évènement majeur du monde littéraire, la foire du livre de Francfort, a lieu du 19 au 23 octobre 2016. Plus de 7000 exposants venus de 100 pays et 270.000 visiteurs sont attendus à Francfort pour la découverte des nouveautés de l’édition mais aussi pour la signature d’innombrables contrats de cession de droits littéraires, qu’il s’agisse de traductions, de films ou, de plus en plus, de jeux.
Outre les secteurs « jeunesse » et « cuisine », toujours très dynamiques la foire du livre est aussi le cadre de la remise de la prestigieuse distinction littéraire, le prix du livre allemand (« Der Deutsche Buchpreis »). L’édition 2016 s’ouvre au monde culturel et artistique avec un espace nommé « The Arts+ » où exposent les éditeurs de livres d’art, les musées et également le Cultural Institute, filiale de Google.
L’invité d’honneur cette année est l’ensemble Flandre et Pays-Bas. Œuvre de l’architecte Gert Kwekkeboom du collectif « the cloud collective », le pavillon de l’édition néerlandophone représente une surface de 2.300m2.
En préparation de l’édition 2017 qui mettra la France à l’honneur, Monsieur le Premier ministre Manuel Valls et Madame la Ministre de la culture et de la communication s’adresseront à la presse le 20 octobre à 10 heures 30 depuis la foire du livre de Francfort.
Le grand concurrent, la foire du livre de Leipzig aura comme toujours lieu au printemps, du 23 au 26 mars 2017, presque aux mêmes dates que le salon du livre de Paris.
LVMH fait ses courses en Allemagne

RiMoWa, le fabricant de valises en aluminium inspirées des carlingues ondulées des avions Junkers, devient une filiale de LVMH.
La troisième génération, actuellement à la tête de la société RiMoWa, abréviation de Richard Morszek Warenzeichen, cède 80% de la société familiale fondée en 1898 au groupe français.
Alexandre Arnault sera co-gérant de cette société réputée pour le design de ses produits mais aussi pour sa capacité d’innovation, qu’il s’agisse de l’emploi de polycarbonates en remplacement de l’aluminium ou, plus récemment, de l’intégration d’étiquettes électroniques (« e-tag ») destinées à se substituer aux bandes autocollantes des compagnies aériennes et permettre un suivi du bagage depuis le smartphone du passager. Le service est déjà proposé aux passagers de la Lufthansa. Eva air, United et d’autres transporteurs le testent.
L’intégration dans le groupe LVMH devrait ouvrir de belles perspectives de développement international à cette entreprise de Cologne, qui réalise 400 millions de chiffre d’affaires avec des produits réputés pour leur solidité.
Essen security 2016

Le millésime 2016 du salon de référence pour les métiers de la sécurité et de la sûreté confirme plusieurs tendances : la croissance du marché de la sécurité, la numérisation du secteur, le matériel mobile et nomade.
L’évolution des menaces amène un nombre croissant d’opérateurs à dépasser les simples obligations réglementaires et à mettre en place les instruments préventifs et de réponse adaptés à leur activité. La gestion différenciée des alertes d’évacuation et de confinement fait partie des préoccupations encore neuves pour bon nombre d’exploitants de bâtiments. L’utilisation du smartphone comme canal de diffusion ciblée des alertes devient la solution de référence (parcs industriels, campus).
La numérisation dépasse à présent le domaine de l’électronique (détection, caméras, etc.) et concerne tout le secteur, qu’il s’agisse du contrôle d’accès, de la gestion des serrures ou le cycle de l’argent numéraire et des valeurs. La numérisation du secteur offre l’opportunité à de nombreux industriels d’enrichir leur offre par des services associés. Celui qui hier fabriquait des serrures offre aujourd’hui la gestion en temps réel des accès y compris pour des configurations très changeantes comme les soins à domicile.
Les besoins spécifiques des évènements temporaires (festivals, compétitions, etc.) sont de mieux en mieux couverts, par du matériel mobile (portails, clôtures, éclairage, vidéosurveillance, alarmes sonores et visuelles, etc.)
En Allemagne, le secteur de la sécurité et de la sûreté est touché par le manque de main d’œuvre et c’est très logiquement qu’un prix a été remis au centre de formation ouvert en 2014 à Schwerin (Nord-Est de l’Allemagne) par la société Securitas.
Douze halls d’exposition, mille exposants issus de 45 pays et plus de 40.000 visiteurs professionnels représentants 119 pays, font de ce salon un évènement mondial, malgré l’absence remarquée cette année d’un leader du marché, l’allemand Bosch. Rendez-vous est pris pour Essen security 2018, du 25 au 28 septembre 2018.
G36 : les acheteurs devant le tribunal

L’actuelle ministre fédérale de la défense, Madame Ursula von der Leyen, a donné une impulsion décisive en vue de normaliser les relations entre les armées et leurs fournisseurs. Selon la ministre, les retards, les surcoûts et les malfaçons ne sont plus acceptés et feront l’objet de pénalités.
Ainsi, le fusil d’assaut G36, acquis au cours des années 90 à la société Heckler & Koch et dont 166.000 exemplaires sont toujours en service, a été considéré comme insuffisamment précis dans certaines conditions d’emploi (forte chaleur, tir en rafale) et l’office d’achat de la Bundeswehr a réclamé une indemnisation au fabriquant.
H&K a saisi le tribunal de Coblence pour faire constater que l’arme est conforme au cahier des charges et qu’aucune indemnisation n’est due. La décision du tribunal rendue le 2 septembre 2016 est favorable à l’industriel. La Bundeswehr a annoncé faire probablement appel.
Pour H&K, société fondée en 1949, cette décision confirme les choix technologiques effectués pour cette arme légère mais partiellement en plastique et subissant des déformations sous l’effet de hautes températures.
La mise au rebut du G36 décidée en 2015 par le ministère fédéral de la défense est toutefois confirmée.
C’est dans ce contexte que la Lituanie vient d’annoncer le choix du G36 de H&K pour équiper ses forces, un nouveau succès à l’exportation pour H&K après le choix, en février 2016, du G36 pour équiper les brigades anti-criminalité parisiennes.
Les drones livreurs à la conquête de l’Allemagne

Après la version aérienne et les stations « parcelcopter » de la Deutsche Post DHL Group https://www.youtube.com/watch?v=5cBEFK70FCU
qui permettent la livraison de petits colis tels que des médicaments vers des sites isolés (montagne, iles, etc.), le géant de l’électronique grand public Media Markt (groupe Metro) inaugure en ce mois de septembre l’utilisation de drones terrestres pour livrer ses clients à Düsseldorf. Après des essais concluants de livraison de bonbons au jardin d’enfant de l’entreprise et des essais en site privé, le projet de Media Markt sera, pour l’Allemagne, la première expérimentation sur la voie publique de livraison en véhicule autonome.
Pour Media Markt le principal attrait des petits robots à six roues de la société Starship est la possibilité offerte au client de choisir avec précision l’heure de livraison de ses achats. https://www.youtube.com/watch?v=MEWfsVPqKi4&feature=youtu.be.
DHL a publié une étude sur l’avenir de la robotisation de la logistique : http://www.delivering-tomorrow.de/wp-content/uploads/2016/03/DHLTrendReport_Robotics.pdf
Prevent 1 – Volkswagen 0 ?

Dans le contexte du scandale des émissions polluantes qui pèse sur les comptes de Volkswagen, la recherche d’économies tous azimuts a poussé le groupe Volkswagen à durcir ses conditions d’achat.
Un fournisseur, Prevent, a refusé la remise en cause unilatérale d’accords et a décidé la suspension des livraisons d’éléments de siège et de boîtes de vitesse par deux sociétés du groupe. Malgré des mises en demeures et la menace de faire saisir les pièces chez le fournisseur, la production des modèles Golf et Passat a été interrompue durant plusieurs jours, le temps de trouver un accord dont les termes sont confidentiels mais qui aurait réservé une sortie très honorable au fournisseur.
Le groupe Prevent (sous-traitance automobile, mobilier, habillement) a ses racines en Bosnie et en Slovénie est à présent vu comme le petit qui a osé défier le géant du secteur avec le risque de finir sur la liste noire de tous les acheteurs. Le retentissement inhabituel de cette affaire en Allemagne confère tout de même à Prevent une notoriété qui peut en faire le chef de file des sous-traitants maltraités.
Une petite banque fait la Une

Le directeur de la Raiffeisenbank de Gmünd, Monsieur Josef PAUL (photo), a osé : l’établissement coopératif de 6 agences et 31 salariés fondé en 1911 qu’il dirige sur les rives du très chic lac Tegernsee, est le premier d’Allemagne à répercuter aux particuliers la politique de taux négatifs de la BCE.
Alors que la pratique est devenue courante pour les comptes d’entreprise, les comptes personnels des clients de cette banque bavaroise subissent un intérêt négatif de 0,4% pour les dépôts de plus de 100.000 Euros. A Gmünd am Tegernsee 140 comptes avec 40 millions d’Euros de dépôts sont concernés.
Monsieur Josef PAUL a déclaré au quotidien Handelsblatt (édition du 11 août 2016) qu’il est contraint de prendre cette mesure en raison du faible nombre de prêts immobiliers sollicités par sa clientèle aisée. En effet, malgré 115 millions de dépôts la banque n’est créancière que pour 75 millions de crédits en cours.
Le symbole est fort, Ludwig Erhard (1897 – 1977), ancien chancelier (1963 – 1966) et ancien ministre fédéral de l’économie (1949 – 1963), considéré comme le père du miracle économique allemand et de l’économie sociale de marché, est justement enterré à Gmünd.
Cette décision ne restera probablement pas isolée et les observateurs rivalisent de pronostics quant aux impacts sur l’épargne des particuliers, la consommation des ménages et l’attitude des quelques 2000 instituts bancaires actifs en Allemagne.
Ludwig ERHARD

Une privatisation dans la douleur

L’aéroport de Hahn (code IATA HHN), situé à mi-chemin entre Francfort sur le Main et Luxembourg-Ville, est propriété conjointe du Land de Hesse (17,5%) et du Land de Rhénanie-Palatinat (82,5%).
Ancienne air base de l’US air force, Hahn est un aéroport civil depuis 1993 (21.000 mouvements en 2015) desservi par plusieurs compagnies à bas coût (2.700.000 passagers en 2015) et des transporteurs de fret (80.000 tonnes en 2015). L’aéroport se situe au 10ème rang des aéroports allemands mais l’exploitation est structurellement déficitaire.
Conseillé par KPMG, le gouvernement de Mayence (Rhénanie-Palatinat) a décidé de céder ses parts et a sollicité des propositions de rachat par appel d’offres.
Avec une offre de 13,5 millions d’Euros, la société chinoise Shanghai Yiqian Trading Company (SYT) a remporté la compétition. Outre le meilleur prix, SYT a dévoilé des projets de développement de la plate-forme, en particulier l’ouverture d’une seconde piste et la construction du plus grand centre européen de manutention de fret alimentaire.
Mais, selon la presse, ce repreneur miracle est une société fictive, dont l’adresse correspond à un magasin de pneumatiques et qui aurait démontré sa solvabilité au moyen de documents bancaires falsifiés, ce qui avait complètement échappé à la société de conseil dont le montant estimé des honoraires (il seraient supérieurs à 6 millions d’Euros) suscite par ailleurs de nombreuses interrogations. Le représentant en Allemagne de SYT a déclaré que la société SYT est simplement en cours de restructuration et que rien ne permet la dénonciation du marché de vente.
Illustrant toutes les difficultés des administrations à piloter des opérations industrielles complexes, le dossier Hahn a failli entraîner la chute du gouvernement du Land de Rhénanie-Palatinat. De plus, le dossier est à présent sur le bureau du Procureur de Coblence, qui connait bien cet aéroport en raison de sérieux soupçons de corruption apparus à l’occasion de la prolongation d’un contrat de services aéroportuaires au profit de la société Serve & Smile Diensleistungen GmbH (SSD).
Un nouvel appel d’offres pour la reprise de l’aéroport prévoit la remise de nouvelles offres le 1er septembre 2016 ; le gouvernement du Land de Rhénanie-Palatinat espère que le futur exploitant maintiendra une activité aéroportuaire sur cette plate-forme située dans une région qui manque de moteurs économiques.